Quels sont les enjeux de la question des droits sociaux pour les peuples d’Europe? Quelles sont les questions cruciales autour desquelles nous devons faire converger nos initiatives pour mieux contribuer à la construction de l’Europe démocratique et des droits à laquelle nous aspirons ?
Voilà quelques questions sur lesquelles s’est interrogée la conférence dans le cadre de la table ronde qui a été suivie d’un compte-rendu des commissions de travail et d’un débat général.
CHÔMEURS , SALARIÉS , PRÉCAIRES , UNIS POUR UNE EUROPE DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE
Allocution de Georges Debunne ancien secrétaire général de la FGTB et ancien président de la CES*
Cher(e)s camarades, cher(e)s ami(e)s,
Tout au long de mon action de syndicaliste, je n’ai cessé de répéter que la bataille pour l’emploi ne peut ignorer les « sans emplois ». La lutte pour le pouvoir d’achat ne peut être menée au bénéfice des seul(e)s salarié(e)s. Tout le monde sait qu’un chômage de masse favorise le rapport de forces en faveur du patronat. Toute « concurrence » entre chômeurs et travailleurs est nuisible aux uns et aux autres. Les indemnités de chômage, à défaut d’un emploi convenable et non-précaire, protégeaient, en général, les salaires de ceux qui travaillaient. Aujourd’hui, c’est l’inverse. On impose des obligations aux chômeurs et à défaut d’acceptation d’un emploi précaire, flexible et sans sécurité, des sanctions sont prévues allant jusqu’à la perte des indemnités de chômage. De ce fait, le minimum de salaire est de moins en moins respecté dans les conventions collectives conclues.
C’est absurde! Même des travailleurs deviennent pauvres! Les suppressions d’emplois sont massives. Tous les jours, on nous annonce que des milliers et des milliers de licenciements vont s’opérer. Restructurations, délocalisations, concentrations se succèdent. D’où la prolifération de la précarisation.
Le travail ne peut être ni dégradant ni démoralisant ni mener à l’exclusion. Il doit être à la base d’une continuité dans l’existence et garantir un standard de vie décent et digne. La politique actuelle ne répond nullement à ces exigences humaines.
Un sursaut collectif et solidaire contre les mécanismes de l’exclusion sociale s’avère aujourd’hui indispensable en direction des chômeurs, des « sans-logis », des « sans accès à la culture », des « sans-papiers », de leurs enfants et des personnes qui ne peuvent compter que sur les transferts sociaux. Les droits fondamentaux doivent être inscrits dans la Constitution européenne. Il faut stopper cette course vers l’abîme dirigée par le capitalisme. Le moment est venu de dire non à cette hégémonie du capital, de fixer les objectifs et d’entamer l’action pour réaliser enfin une UE démocratique et sociale.