Communiqué de presse, le 23/02/200
SOMMET SOCIAL DE LISBONNE
Tony Blair en avait rêvé : faire du sommet européen de Lisbonne un grand sommet centré sur la nouvelle économie et les questions sociales. Et quand Tony Blair se préoccupe des questions sociales, il y a lieu de s'inquiéter. Le document de la présidence portugaise proposé à cet effet en janvier pour « une rénovation du modèle social européen » ne brille pas par son originalité : on y retrouve tous les poncifs de la Commission sur les questions de l'emploi : « lignes directrices » , processus de Luxembourg, Cardiff et Cologne, en fait l'application des politiques néolibérales. Un zeste de « nouvelle économie » pour « une société cognitive (! ) » ne change rien au problème de fond : il s'agit de résorber le chômage par des politiques dites « actives » de l'emploi qui consistent à diminuer les aides aux chômeurs pour les obliger à prendre n'importe quel travail à n'importe quel prix et à n'importe quelle condition. Il va sans dire que nous refusons ce « plein emploi forcé » pour résorber le chômage de masse et de longue durée. Et l'on peut aussi noter que les baisses du chômage constatées dans certains pays s'accompagnent toujours d'une montée en flèche des emplois précaires. | Marches européennes
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Dans la foulée, Martine Aubry pour la France, Laurette Onkelink pour la
Belgique et Cesare Salvi pour l'Italie proposent lors de ce sommet de
s'engager sur des objectifs quantifiés et concrèts pour la « cohésion
sociale » , dans le cadre d'une « coopération renforcée » , la règle de
l'unanimité jouant encore sur les questions sociales. Chiche ! Il y a
longtemps que les mouvements de chômeurs et précaires en Europe
proposent des mesures concrètes, comme celle d'un relèvement massif des
minima sociaux dans tous les pays de l'Union européenne.
Le jour de l'ouverture du sommet, le 23 mars 2000, les Marches européennes se joindront aux mobilisations à Lisbonne et organiseront une journée d'actions dans toute l'Europe sur cette revendication d'urgence qui concerne 60 millions de personnes en situation de pauvreté (chômeurs et salariés précaires) dans l'Union européenne. Comment en effet peut-on imaginer la « cohésion sociale » sans un revenu décent pour toutes et tous ?
Pour le secrétariat des Marches européennes
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