A moins de trois semaines de NICE 2000... faisons le point de la mobilisation Première constatation incroyable : alors que l'Union européenne prétend proclamer une Charte des droits à Nice, nous allons d'abord devoir nous battre pour un droit élémentaire, le droit d'expression, en France ! En effet, les « autorités françaises » et notamment celles de Nice nous refusent tout lieu pour organiser le Contre-sommet. Même l'Université est interdite ! On n'avait jamais vu cela depuis que nous avons pris l'habitude d'être présent(e)s à chaque sommet européen. A Amsterdam, la municipalité avait même pris en charge le podium, les toilettes etc…Dans toutes les autres villes : Luxembourg, Cardiff, Vienne, Helsinki, Cologne, Lisbonne, Porto, nous avons connu de fortes présences policières, mais jamais nous n'avons été interdits de présence et de parole. C'est ce qui est en train de se passer à Nice. Le Collectif d'organisation s'est vu refusé toutes les salles disponibles. Des parlementaires européens verts n'ont même pas été autorisés à dresser un chapiteau. « L'Université » reste close. D'un maire d'extrême droite plus habitué au carnaval et aux arrêts anti-mendicités, rien d'étonnant. D'un préfet du gouvernement socialiste français, on est en droit de se poser des questions. L'Union européenne s'est toujours construite à l'insu des peuples qui la composent : à Nice cela devient la caricature. Que cherchent les autorités niçoises et françaises ? Croient-elles que pendant que l'on se battra sur le simple droit d'expression on oubliera le reste de leur Charte au rabais. Elles se trompent. Ces procédés minables et indignes d'un pays démocratique ne font que renforcer notre détermination dans notre combat pour les droits, tous nos droits. Ces « autorités » préparent en fait les conditions d'une grande pagaille et de ses conséquences dont elles porteront l'entière responsabilité. Cela ne facilite pas notre tâche pour organiser, dans des conditions décentes, la venue des dizaines de milliers de manifestant(e)s qui viendront de toute l'Europe à Nice. Cela n'entamera pas pour autant notre détermination à nous faire entendre à Nice ! Sachez-le et en conséquence, jusqu'au dernier moment, il faudra être à l'écoute des dernières informations pour connaître les rendez-vous, régler les problèmes concrets etc... |
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La manifestation du 6Il y aura en fait deux cortèges. Le premier, celui de la CES. La manifestation partira de la Gare St Roch (gare des marchandises), se déplacera dans l'Est de Nice et reviendra à la Gare St Roch. Le trajet n'est pas définitivement fixé, mais au vu de l'étroitesse des rues du parcours autorisé par le maire de Nice, il faut s'attendre à un grand piétinement ! Des dizaines de charters, une cinquantaine de trains et cinq cents bus sont annoncés. Il est probable que dès le 6 au matin, il sera difficile d'entrer dans Nice et d'en sortir.. La CES est pour l'intégration de la Charte, même en l'état. Mais si certaines structures syndicales comme la CFDT en France ne trouvent pas de mots assez forts pour louer cette Charte, d'autres composantes sont carrément contre comme les nordiques ou sont pour une « charte améliorée » comme la CGT française. Ce cortège ne sera peut-être pas aussi homogène que les ami(e)s de la Commission le voudraient, mais il serait dommageable qu'il soit le seul à marquer l'actualité. De ce fait, il est de la première importance de faire entendre dès le 6 une autre voix claire et forte pour nos droits, tous nos droits, pour une autre Charte, une autre Europe dans un autre Monde. Ce premier temps fort est le but du deuxième pôle que nous formerons à cet effet avec pratiquement tous les réseaux associatifs en lutte (Marches européennes, ATTAC, réseaux contre la mondialisation, Marche des femmes, organisations des immigré(e)s, etc...) mais aussi avec toutes les structures syndicales qui veulent empêcher l'intégration de cette charte au rabais des droits sociaux et fondamentaux. Dans de nombreux pays se sont constitués des comités unitaires larges pour préparer cette montée sur Nice dès le 6. Nous fixerons notre point de rendez-vous précis dès que nous aurons connaissance du parcours exact de la manifestation. Soyez à l'écoute jusqu'au dernier moment (tout en sachant que les téléphones « mobiles » seront probablement déconnectés comme à Cologne...) ! A la fin de la manifestation, vers 18H, deuxième temps fort, nous tiendrons un meeting de rue international où prendront la parole des personnalités connues pour leur lutte contre le néolibéralisme (José Bové, Susan Georges, Pierre Bourdieu etc...), des représentant(e)s des divers pays. Ce meeting ouvrira la nuit de veillée (avec forums, concerts, initiatives etc...) qui nous mènera jusqu'au rassemblement et manifestations au moment de l'ouverture du sommet. Avec l'aide du Collectif de Nice, nous cherchons tous les lieux où il sera possible de faire un petit somme et de se restaurer pour être le plus en forme possible dès l'aube. Les premiers « servis » seront nos ami(e)s qui viennent de très loin (par exemple près de 30 heures de bus depuis Copenhague...). Il est probable que la participation dépassera toutes nos prévisions et il faudra donc se munir du maximum de vêtements chauds ou duvets (saison oblige) pour passer la nuit dans divers lieux occupés pour la circonstance... Le jeudi 7 à 7H du matin... Gare Centrale.Nous donnons rendez-vous à tout le monde pour le troisième temps fort, le jeudi 7 à 7H du matin à la Gare centrale de Nice (gare des voyageurs Nice-ville). Nous nous dirigerons alors vers le sommet pour rappeler à ceux qui nous gouvernent qu'ils ne feront plus l'Europe sans nous et contre nous et que dans l'immédiat, il faut bloquer l'intégration de cette Charte. Cette journée et le lendemain seront enfin marquées par de multiples initiatives et forums dans le cadre du Contre-sommet. Des nouvelles dès que les choses se préciseront. Restez à l'écoute ! L'état de la mobilisationMalgré les difficultés concrètes pour mobiliser en semaine et venir à Nice, les échos de mobilisation sont très encourageants. En France, des centaines de villes grandes, moyennes ou plus petites, se sont annoncées au rendez-vous. Les meetings préparatoires le confirment. Les initiatives pour des trains gratuits se multiplient face au refus des autorités d'accorder des transports à des prix supportables pour les travailleurs et tous les « sans ». On perçoit depuis une semaine une montée en puissance. De tous les autres pays d'Europe, notamment d'Italie, d'Espagne, d'Allemagne, de Belgique, de Grèce, mêmes échos. Nous serons nombreux, très nombreux à Nice, à la mesure de l'enjeu de ce sommet. Cette mobilisation fera date dans l'histoire de l'Europe sociale. N'hésitez pas à informer de ce qui se passe chez vous. Questions d'organisation...A la lecture de ces quelques lignes, vous comprendrez que « Nice » ne sera pas facile, que beaucoup d'incertitudes demeurent sur ce que l'on appelle les « questions organisationnelles ». C'est la tactique des « autorités » françaises pour casser le mouvement. Elles se trompent : cela n'entamera pas notre détermination, au contraire. Psychologiquement et matériellement nous devons nous y préparer. De notre côté, nous faisons tout pour progresser en la matière et nous vous tiendrons informés au jour le jour. Michel Rousseau
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