Journal des Marches Européennes

Nice, ville « very nice » ....12° en décembre !

Nice, capitale de la côte d'Azur, ses touristes, sa promenade des Anglais... des clichés qui correspondent certes à des réalités mais qui dissimulent une situation réelle plus contrastée.

La cinquième ville de l'hexagone a connu un rattachement tardif à la France (1860), l'héritage de traditions démocratiques et sociales y est plus fragile qu'ailleurs. Le particularisme niçois a des couleurs conservatrices dans son expression politique, même si l'analyse doit être plus nuancée sur le plan culturel. Ce particularisme a été largement exploité par le médecinisme, ce véritable système politique local basé sur le populisme de droite, la xénophobie et un clientélisme effréné, sur fond de relations troubles avec la pègre. Un système qui a muselé la ville durant plus d'un quart de siècle jusqu'à la chute de Jacques Médecin.

Avec une industrialisation, hier limitée, et aujourd'hui résiduelle et cantonnée à sa périphérie, Nice est depuis longtemps le symbole de la mono-industrie touristique. Mais celle-ci a peu à peu changé de visage : le tourisme y est moins luxueux, tandis que les inégalités sociales sont criantes. La richesse la plus outrageante cotoie la grande pauvreté ; le chômage est supérieur à la moyenne nationale ; la précarité se développe de manière galopante notamment dans le bâtiment, la restauration et le commerce ; le nombre de RMIstes est très élevé. Mieux : Le Maire, Jacques Peyrat, a organisé depuis 1997 une véritable chasse aux pauvres, dans le centre-ville. Par un arrêté anti-mendicité, reconduit chaque année, les SDF sont exclus et transférés dans un centre aménagé à cet effet, après de nombreuses protestations lorsque J. Peyrat, les expédiait de force au Mont Chauve à 10 km. du centre-ville. Elu en 1995 après avoir discrètement quitté le Front National - dont il était le chef local - J. Peyrat n'a eu de cesse de rappeler qu'il avait conservé 90% de ses amitiés politiques d'extrême-droite. Pour rassurer ceux qui en doutaient, il multiplie en conseil municipal les allusions et les sous-entendus avec des propos à la limite de la xénophobie et du racisme. Tout récemment, ont été rendus publics les termes utilisés en 1999 qui traduisent sa haine de la communauté musulmane et d'origine arabe. Même la droite locale en a été choquée !

C'est dans ce contexte que s'est constitué à Nice, en juin un Collectif pour un contre-sommet à l'occasion du prochain sommet de l'Union Européenne en décembre prochain. L'objectif : faire le lien entre ces réalités locales et les aspirations à un autre monde et à une autre Europe, dans la continuité des mobilisations internationalistes commencées lors des précédents sommets de l'UE, prolongées et amplifiées à Seattle, Washington, Davos, Millau... etc.

On retrouve dans ce collectif presque toute la palette locale et départementale des forces associatives, politiques et politico-associatives qui luttent depuis plusieurs années à la fois contre le chômage et la précarité, contre le racisme et l'extrême-droite ... etc. On y trouve aussi plusieurs syndicats, même si les grandes confédérations sont absentes, à ce jour, du Collectif.

Et le contre-sommet à proprement parler prolongera l'euro-manifestation du 6 décembre par des initiatives de rue et la tenue de forums sur l'emploi, la taxe Tobin, l'égalité des droits et les enjeux de la Charte des Droits Fondamentaux.

Bruno Della Sudda
Collectif unitaire de Nice pour une Europe sociale et solidaire
collectifnice2000@wanadoo.fr

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