EN EURO C'EST COMBIEN TA MISERE
L'enjeu de Laeken:
Ce sommet représente une étape capitale dans la construction
néo-libérale de l'Union Européenne.
Pour « simplifier les traités », il s'agit rien de moins que de mettre
en route un projet de Constitution Européenne. Le préambule en serait la
Charte des Droits Fondamentaux proclamée à Nice pour être intégrée à
Laeken.
Cette Charte au rabais ne reconnaît pas, notamment, le droit à un
revenu, à un travail, à un logement. Une fois dans la Constitution, elle
pourrait devenir une machine de guerre contre les droits sociaux.
Dans le même temps, ce sommet doit redéfinir les indicateurs concernant
le seuil de pauvreté.
C'est pourquoi le pire est à craindre, à savoir le nivellement par le
bas ou la régression des avancées sociales de chaque pays alors que l'on
devrait rechercher une convergence par le haut des niveaux de vie.
Enfin, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, ce sommet va
renforcer les capacités de répression contre toutes les formes de
contestation, toutes les résistances des mouvements sociaux, dans le
cadre d'une guerre sans fin.
Dans le cadre d'une récession économique globale:
Après quelques années de relance économique, on ne parle plus que de
récession.
Nous savons ce que cela veut dire: les charrettes de licenciements
reprennent de plus belle, comme on vient de le voir dans l'aviation
civile, les chiffres du chômage remontent, ceux de la précarité
explosent.
En effet, la clef des Grandes Orientations de politique économiques de
l'Union européenne consiste à remplacer le chômage par une
généralisation des emplois précaires. Notamment par la mise sous
conditions des allocations chômage et des aides sociales. Chômeurs et
chômeuses doivent accepter des emplois à n'importe quels prix et
conditions de flexibilité sans limite.
N'acceptons plus les diktats des néo-libéraux!
Leur politique brise les liens sociaux et plonge dans la détresse des
millions de femmes et d'hommes en Europe. Nous refusons le cycle
infernal de cette logique. Nous réaffirmons la nécessité de redistribuer
les richesses pour celles et ceux qui vivent en Europe , mais aussi pour
en finir avec les inégalités croissantes avec les pays de l'Est et du
Sud, avec le sort insoutenable réservé aux sans papiers de tous les
pays.
C'est pourquoi nous voulons rappeler, à l'occasion de ce sommet, les
exigences urgentes et incontournables:
- le droit à un revenu pour vivre pour toutes celles et tous ceux qui
vivent en Europe, sans discrimination d'âge, de sexe ,d'origine ou de
tout autre type.
Nous proposons au débat comme seuil de revenu en dessous du quel on ne
peut vivre:50% de la richesse par tête d'habitant (PIB) dans chacun des
pays de l'Union.
- Le droit à de vrais emplois et formations choisis, permettant un réel
statut social. Cela implique le refus catégorique de toute forme de
travail précaire ou imposé.
- une réduction significative du temps de travail, sans flexibilité,
avec des créations d'emploi correspondantes.
- le refus des privatisations, le renforcement des services publics et
leurs accès à tous les chômeurs et précaires.
Nous sommes également pour encourager toutes les formes d'économie
alternative qui placent les hommes et les femmes au cœur de leur projet
pour retisser le lien social pour l'ensemble des pays de cette terre.
C'est dans cette esprit que nous coordonnons nos luttes pour inverser
les politiques actuelles afin de créer un monde solidaire.
Nous fixons trois rendez-vous pour l'année qui vient :
- le sommet de Barcelone en mars
- le sommet de Séville en Juin
- le 30 octobre 2002 afin de transformer la « journée mondiale de
l'épargne » en « journée mondiale du revenu ».
Nous proposerons cette initiative aux mouvements des chômeurs et
précaires des autres continents à Porto Alegre.
Bruxelles le 13/12/2001
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