Nice a marqué un tournant des mobilisations européennes :
transformons l'essai !

Pour la première fois en Europe les réseaux qui luttent contre la «  mondialisation libérale » , ATTAC, le « Mouvement de Résistance Global » dans l'Etat Espagnol ou « Ya Basta » en Italie se sont retrouvés dans la rue avec les forces sociales qui se mobilisaient pour une autre Charte des droits fondamentaux, pour « une autre Europe » : les syndicats dans leur diversité ou le réseau des « Marches européennes contre le chômage et la précarité », les réseaux des « sans » (sans-toit, sans-papiers, sans-droit...), la Marche mondiale des femmes, les organisations immigrées.

Cette convergence va trouver, dans les mois qui viennent, les occasions de se renouveler : Göteborg en Suède, pour le sommet de l'Union européenne, ou Gênes en Italie, à l'occasion du G7, seront les lieux de convergences à la fin du 1er semestre 2001, en attendant la Belgique à la fin de l'année. Il nous faudra être attentif à plusieurs problèmes si nous voulons réussir ces échéances et avancer sur nos revendications.

D'abord assurer la visibilité et l'expression des mouvements de chômeurs et des réseaux de lutte contre les exclusions. Le succès de l ' « Assemblée européenne des chômeurs et des précaires » est un bon début dans ce sens, de même que la tenue de la réunion européenne des réseaux des mal-logés.

Ensuite, réussir à construire une réelle alliance avec le monde syndical. Cela demandera des clarifications. Sur le fond : comment sera-t-il possible, par exemple, d'améliorer une charte des droits sociaux au contenu si faible ? Sur l'ouverture : le monde syndical doit travailler sans exclusive avec l'ensemble de ses composantes mais aussi avec les forces militantes du monde associatif et nous en sommes encore loin comme l'a montré l'absence de lien entre la CES et les associations présentes à Nice.

Il nous faudra enfin réussir à faire converger les préoccupations des différentes générations militantes. En Italie, en Espagne, mais aussi en Suède, les mouvements de lutte contre la mondialisation libérale sont des mouvements très jeunes, avec une forte proportion d'étudiants : leurs préoccupations, leurs méthodes ne sont pas les mêmes que celle du reste du monde associatif et syndical. La réussite de Nice mais aussi les problèmes rencontrés dans l'organisation des mobilisations montre qu'un travail commun préalable est nécessaire. C'est ce que nous ferons pour « transformer l'essai » en 2001, à Göteborg en juin, à Gênes en juillet et en fin d'année à Bruxelles !

Christophe Aguiton

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