LES MARCHES, PAS A PAS....
Amsterdam, Luxembourg, Bruxelles, Cardiff, Vienne, Cologne...La brève histoire des Marches se confond avec les mobilisations lors des sommets de l'UE. En 1997, les Marches et la manifestation avaient permis de frapper un grand coup sur la table du sommet européen : les gouvernements acceptèrent enfin de mettre les questions de l'emploi à l'ordre du jour. En fait, ils ont dévoilé leur projet effrayant en matière sociale : passer du chômage de masse à la précarité généralisée. Le succès de la manifestation de Cologne, s'il redonne espoir, ne suffira pas à enrayer la machine infernale de la précarité planifiée. C'est dire qu'un réseau de réflexion, d'initiative et d'action à l'échelle européenne est de plus en plus nécessaire. De ce point de vue Cologne peut permettre un saut qualitatif pour le réseau des Marches. Il est de fait devenu un des chemins privilégiés de la construction d'une véritable Europe sociale. De plus en plus d'associations de chômeurs ou de lutte contre le chômage veulent agir dans ce cadre. En gardant ce qui a fait la force des Marches jusqu'à ce jour, nous devons collectivement réfléchir à la façon dont nous allons continuer à élaborer et agir ensemble, non seulement dans chaque pays, mais aussi à l'échelle de toute l'Europe, en commençant par mettre en uvre la journée d'action européenne décidée lors du »Parlement des chômeurs«. Une première réunion des secrétariats européens en débattra à la mi-octobre. Les Assises au début de l'an 2000 finaliseront les avancées dans l'élaboration de nos revendications et les projets en matière de mobilisation, notamment à l'occasion du sommet de la fin de l'an 2000 qui aura lieu en France. Michel Rousseau |
Les Marches, pas à pas
Résolution du parlement |
Nous n'avons peut-être pas vraiment conscience de ce que nous sommes en
train de faire avec les Marches européennes! Nous sommes parmi les pionniers
des mouvements sociaux de l'avenir, qui seront internationaux et qui s'en
prendront notamment à la précarisation polymorphe de la société, en
posant la question de la redistribution des richesses. Bien sûr tout n'est
pas parfait, nous balbutions, nous expérimentons, nous ne réussissons pas
également dans toutes nos entreprises : pourquoi le cacher ? Mais Amsterdam
en 97 et Cologne en 99 marqueront l'histoire des luttes sociales. Et l'on se
souviendra que ce sont des chômeurs et des chômeuses, des salarié(e)s
précaires, qui ont ouvert les portes de l'avenir, c'est à dire justement
ceux que les décideurs politiques, économiques et sociaux voudraient réduire
au silence, et que les grandes organisations syndicales traditionnelles
négligent encore trop souvent.
Les deux propositions du »Parlement européen des chômeurs et précaires en lutte« Cologne, 30 mai - 1er juin 1999 : après la grande manifestation du 29 mai se sont tenues les trois séances d'un »Contre parlement« rassemblant plus d'une centaines de militant(e)s des mouvements de chômeurs d'Allemagne, de France, d'Espagne, de Belgique, d'Angleterre, de Hollande, des pays scandinaves, d'Italie, de Suisse... Les participants ont pu lister de nombreux points (tels la taxe Tobin, ou la
taxation des machines, ou la semaine de quatre jours...) qui pourraient,
après débat dans les collectifs, compléter les textes adoptés par le réseau
des Marches dans ses Assises de Bruxelles (en 1998) et de Cologne (début 1999).
Surtout, le Parlement a formulé deux propositions pour agir ensemble.
D'abord, une journée européenne d'actions coordonnées, pour le revenu, et
contre les mesures de travail forcé, en décembre 1999.
Puis une nouvelle grande manifestation internationale, en France, lors du
second semestre de l'an 2000.
Agir partout, tous ensemble, en décembre Le second semestre de l'année 1999, c'est, pour l'U.E., la présidence
Finlandaise. Avec un sommet en décembre, sans doute à Helsinki. Sommet
»d'étape«, où le »Pacte de l'emploi« de Cologne et les »Grandes orientations
politiques et économiques« se verront affinées : allocations chômage et bas
salaires en baisse, et pressions toujours plus fortes sur les chômeurs, pour
leur faire accepter des boulots sans noms.
An 2000 : la troisième grande manifestation internationale contre le chômage Second rendez-vous proposé par le »Parlement« des chômeurs et précaires :
une manifestation internationale en France, en l'an 2000, qui devra avoir au
moins la même ampleur que celles d'Amsterdam et de Cologne.
En effet ce sera au second semestre de l'année prochaine que la présidence
de l'Union Européenne reviendra à ce pays. On imagine déjà les cocoricos
enflammés des gouvernants français, fiers de l'exception de leur »politique
sociale«! Nous savons ce qu'il en est. Il n'y aura pas d'avancées sociales
sans un rapport de force imposé par un mouvement social fort et autonome. Il
nous faudra donc faire preuve d'imagination, pour préparer cette
manifestation par un feu roulant d'initiatives et d'actions. Faudra-t-il
organiser de nouvelles marches, ou inventer d'autres formes de lutte?
Tiendrons-nous un second » Contre Parlement«, plus large, plus nombreux que
celui de Cologne?
Patrice Spadoni
Nous exigeons que les participants à ce sommet prennent en compte les revendications sociales suivantes :
Nous appelons les chômeurs et précaires à rejoindre les collectifs et associations existants, et à en créer de nouveaux. D'ores et déjà, nous appelons les chômeurs et précaires à prendre part partout où c'est possible à une journée d'action européenne contre le Workfare à l'occasion du sommet européen d'Helsinki en décembre 1999. En l'an 2000, quand la France aura la présidence de l'Europe, nous voulons à nouveau manifester ensemble. Cologne, le 1er juin 1999. |
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Résolution du parlement
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