Forum civil EUROMED de Valence 12 avril 2002

Contribution des Marches européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions

Jean-Guy Dufour
 

Qui sommes nous ?

Au printemps 1997, des chômeurs se mirent en marche, depuis le cercle polaire en Finlande, le Maroc et tous les pays de l'Union Européenne, pour converger dans une manifestation de 50000 personnes à Amsterdam, lors du sommet européen. Partout où ils passaient, ils témoignaient sur ce que voulait dire vivre sans travail ou, même, sans toit et sans revenu et appelaient toutes celles et ceux qu'ils rencontraient à s'unir dans la lutte pour obtenir l'abolition du chômage, de la précarité et de la misère.
Ainsi naissaient les marches européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions. Il s'agit d'un réseau d'associations et de syndicats qui luttent sur ces fronts dans les pays européens. Grâce à ce réseau, ces organisations échangent régulièrement leurs informations, expériences et réflexions, redéfinissent ce qui les rassemble, élaborent des revendications européennes communes et organisent ensemble des actions au niveau européen.
Depuis Amsterdam en 97, en particulier, lors de chaque Conseil Européen, les marches font ainsi entendre les exigences des chômeurs, des précaires et de toutes celles et ceux qui souffrent d'exclusions, à travers des manifestations, des marches et des assemblées.

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Qui sommes nous?

Pourquoi ne voulons nous pas d'un repli derrière les remparts de l' Europe forteresse ?

Ce que nous exigeons essentiellement

Nous sommes déterminés

Pourquoi ne voulons nous pas d'un repli derrière les remparts de l' Europe forteresse ?

Au travers de nos luttes, nous nous sommes vite rendu compte que, chômeurs de moins en moins indemnisés, travailleurs précaires de plus en plus travailleurs « kleenex », jeunes sans droit à aucun revenu, travailleurs et, surtout, travailleuses, obligées à des temps partiels correspondant à de misérables revenus, travailleurs de plus en plus soumis à des pressions infernales et voyant leurs droits se dégrader d'année en année sous la menace du chômage, familles sans logement décent ou sans logement du tout, nous étions, tous, victimes d'une même politique cohérente et précisée, de Conseil européen en Conseil européen, par les gouvernements d'Europe : La politique dictée par les centres financiers et les grandes multinationales, à travers la Table ronde, l'UNICE et les nombreux lobbies. Nous avons compris que cette politique s'inscrivait complètement dans la logique de la globalisation libérale et faisait peu de cas des droits et besoins de dizaines de millions de personnes en Europe.

Nous nous sommes rendu compte aussi que les travailleurs originaires, en particulier, du sud de la Méditerranée ou travailleurs immigrés en provenance de ces pays, étaient parmi les premières victimes de cette politique. Ainsi les taux de chômage touchant les populations d'origine immigrée sont souvent 2 à 3 fois plus forts que la moyenne ; Cela tourne à l'odieux lorsqu'il s'agit des « sans papiers », véritables esclaves de l'Europe d'aujourd'hui. Nous avons constaté aussi l'exclusion par la discrimination raciale à l'embauche.

Nous avons aussi appris de nos amis immigrés comment les politiques pratiquées en Europe conduisaient à réaliser de bonnes affaires avec des dirigeants des pays du sud de la Méditerranée, laissant de moins en moins de miettes aux peuples qui souffrent ainsi d'un chômage massif et de revenus souvent dérisoires.

Et c'est toujours, à travers nos luttes, que nous avons appris comment les politiques de l'immigration, pratiquées par la plupart des états européens, obligent des centaines de milliers de femmes et d'hommes à accepter des conditions d'exploitation honteuses pour le plus grand profit des employeurs qui peuvent ainsi durcir leurs exigences vis à vis des travailleurs indigènes européens. Les intérêts des uns et des autres, loin d'être opposés, sont, ainsi, tout à fait convergents.

C'est pourquoi, dans tous leurs textes et prises de position, les marches européennes exigent les mêmes droits pour toutes celles et tous ceux qui vivent sur le sol européen, sans aucune discrimination d'aucune sorte, en particulier, d'origine.

Ce que nous exigeons essentiellement

voir la charte revendicative des Marches européennes, adoptée à Bruxelles le 30 Janvier 2000

  • Le droit à un revenu permettant de vivre dans la dignité.
    Nous avons ainsi établi une exigence identique pour toutes et tous : Pas de revenu en dessous de 50% du PIB par personne.
  • Le droit à l'emploi
    Celui ci veut dire :
    • Le refus du travail forcé qui veut faire accepter aux chômeurs des emplois aux conditions inacceptables. Or c'est bien là l'axe majeur de la politique de l'emploi fixée par le Conseil européen de Lisbonne, scrupuleusement mise en œuvre dans tous les pays d'Europe, sous des noms divers, sous la vigilante surveillance de la Commission : Remplacer des chômeurs complets par des travailleurs à temps partiel ou précaires tout aussi pauvres ou presque.
    • La réduction massive du temps de travail avec embauches correspondantes ; La création d'emplois socialement utiles ; Le refus de toutes les formes de précarisation des statuts, du temps partiel imposé, du travail précaire et de l'emploi clandestin.
  • La convergence par le haut de tous les droits sociaux en Europe ; En particulier, le droit à l'accès à tous les services essentiels pour les précaires et sans-emplois.
  • La reconnaissance des organisations que se donnent les chômeurs et précaires.

Nous voulons que tous ces droits soient inscrits dans les textes fondamentaux de l'Union Européenne que prépare la Convention présidée par M. Giscard D'Estaing. Nous refusons totalement la Charte dite de Nice qui est, du point de vue des droits sociaux, une grave régression par rapport à tous les textes internationaux existant.

Le Forum Civil EUROMED de Valence est, pour nous, l'occasion d'exprimer, avec une force particulière, auprès de toutes les instances responsables de l'Union Européenne, les exigences suivantes :

  • La régularisation de tous les sans-papiers
  • La répression effective des discriminations raciales à l'embauche
  • L'aide aux échanges et apports réciproques entre les organisations qui luttent sur le front social au Nord et au sud de la Méditerranée.

Nous sommes déterminés

  • A œuvrer à la convergence de tous les mouvements sociaux d'Europe qui luttent contre les méfaits de l'Europe du capital.
    Ainsi, nous espérons que, à l'occasion du prochain Conseil Européen de Séville, une telle convergence pourra se développer, en particulier avec l'organisation d'une marche des résistances sociales que préparent nos amis andalous pour les jours précédant le Conseil. Le Forum social européen de novembre, en Italie, sera encore une occasion de porter encore plus haut cette convergence des luttes si nécessaire.
  • A œuvrer aussi à la convergence des luttes des mouvements sociaux du sud de la Méditerranée avec ceux de l'Europe.
    En ce sens, la participation prévue du mouvement des chômeurs diplômés du Maroc au projet de marche andalouse a, pour nous, une signification essentielle et nous espérons bien qu'aucune entrave ne sera mise à leur participation par les autorités.
  • A oeuvrer à l'échange permanent d'informations et d'expériences avec les syndicats progressistes et les mouvements de lutte contre le chômage, la précarité et les exclusions dans les pays du Sud de la Méditerranée, avec l'espoir que ceci nous permettra, à l'avenir, d'agir ensemble.
pied

 

 

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