Déclaration finale de l’Assemblée Générale Nationale du 10 octobre 2009 des marches contre le chômage, les précarités et les licenciements
Résistons, marchons, agissons !
Toutes et tous dans les marches et les actions le 5 décembre et après !
Les organisations réunies le 10 octobre à Paris font le constat accablant que la précarité, le chômage et les licenciements explosent : 40% de jeunes de moins de 25 ans sont au chômage dans les quartiers ; 4 millions de personnes sont inscrites au Pole emploi, dont 40 enchainent des petits boulots précaires ; 8 millions de travailleurs pauvres dont 80 % sont des femmes. Et combien souffrent de la difficulté d’accès au logement, aux papiers, à la santé. Tant de souffrance conséquences de la dictature de l’argent et de la loi du profit.
Les organisations sont réunies pour la préparation des Marches régionales contre le chômage, les précarités et les licenciements du 20 novembre au 5 novembre 2009, marches qui annoncent la manifestation nationale du 5 décembre appelée par les quatre organisations de chômeurs et précaires. Elles soutiennent l’appel des quatre organisations de chômeurs et précaires pour la manifestation du 5 décembre : contre le chômage et les précarités, pour un emploi de qualité, librement choisi et correctement rémunéré ou un revenu décent pour tou-te-s, avec ou sans emploi ; et dans l’urgence, pour la revalorisation des différents revenus des chômeurs et précaires, pour l’arrêt des sanctions, radiations et indus par Pôle Emploi.
La situation actuelle de crise nécessite une mobilisation la plus large possible contre le chômage, les précarités dans toutes leurs dimensions qui renforcent le chômage, les licenciements qui augmentent indéfiniment le nombre de chômeurs. Dans les régions, on ne peut dissocier la lutte contre le chômage, les précarités et le refus des licenciements. L’affaiblissement des droits des chômeurs se traduit par l’affaiblissement des droits de tous les salariés.
Des Marches régionales ou entre villes-étapes contre le chômage, les précarités et les licenciements s’organisent dans plusieurs régions (Lyon, Lille, Marseille, etc), marches dont l’organisation est laissée à l’initiative des collectifs locaux qui se réunissent pour les préparer de façon unitaire. De nombreuses autres villes préparent des actions concrètes pour la défense des droits dès la fin octobre (28-29-30 octobre) et dans les semaines précédant le 5 décembre. Les manifestations du 5 décembre, dans de nombreuses villes, seront l’occasion de rassembler largement les chômeurs, les précaires, les salariés en lutte, les sans papiers, les mal logés.
Ces Marches sont le début d’une mobilisation qui se déclinera à la manifestation du 5 décembre et se poursuivra en 2010 : il faut coordonner des actions contre le chômage. Chaque fin de mois, la diffusion des chiffres du chômage doit être l’occasion de mouvements coordonnés partout en France. Il faut dès maintenant affirmer que la lutte contre le chômage, les précarités et les licenciements n’en est qu’au début, il faut reconstruire un mouvement unitaire contre le chômage à la mesure de la période qui s’ouvre de crise économique et d’offensive gouvernementale contre les droits des chômeurs.
Dans la continuité de la déclaration des Etats Généraux du Chômage et de la Précarité organisées en mai à Bobigny, nous déclarons la guerre à la misère ! Les chômeurs, précaires, ont le droit de vivre. Les chômeurs ne sont pas des sous-travailleurs ! Nous refusons la criminalisation des pauvres ! Nous dénonçons les mesures qui créent la précarité et celles qui l’aggravent comme le RSA, les contrats aidés et le trop faible montant des revenus de remplacement. Face à la crise, des mesures immédiates s’imposent. Nous opposons le droit à un emploi bien payé et de qualité, le droit à une garantie de revenu, et l’instauration d’une continuité des droits pour tous et toutes.
– Le droit à un emploi de qualité pour toutes et tous. Nul ne peut être privé d’emploi et de revenu ! Contester les licenciements est légitime, nous exigeons une nouvelle législation sociale qui rende le droit à l’emploi effectif et soit fondée sur la continuité des droits : contrat de travail, obligation de reclassement, et financée par un fonds patronal mutualisé. Cette loi doit aussi contenir la réduction du temps de travail permettant le travail de tous, l’Interdiction des contrats précaires subis, la réintégration des salariés précaires licenciés depuis des mois.
– La discrimination sous toutes ses formes (raciste, sexiste…) dans l’accès à tous les droits et à la progression professionnelle doit être combattue par une loi-cadre nationale et les sans-papiers doivent être régularisés. Suppression des inégalités hommes / femmes en matière de formation, de salaires, d’accès aux métiers, de retraite. Droit au logement pour tous.
– L’accès de tous les chômeurs, précaires et étudiants à un statut de vie sociale et professionnelle garantissant dans tous les cas un revenu individuel et inconditionnel décent dès 16 ans, ayant au minimum pour référence le SMIC revalorisé, et non diminué des prestations sociales et de logement. Ce statut de vie sociale et professionnelle sera à la charge du patronat.
– La continuité des droits sociaux afférents à ce statut (logement, santé, formation, points de retraite, progression de carrière, papiers…), la possibilité de tout-e travailleur-se à temps partiel de passer sur demande à temps plein.
– Pour des services publics au service des citoyens et des plus démunis : nous exigeons l’arrêt de toute suppression d’emploi et la résorption de la précarité dans les services publics, l’annulation de toutes les privatisations et le contrôle services publics par les salariés et les citoyens. Les services publics doivent être étendus à la petite enfance et aux personnes âgées et dépendantes. Nous exigeons la création d’emplois socialement utiles et écologiquement soutenables.