Université d'été des Marches Européennes Khalkidiki

Samedi 5 septembre 1998

INTERVENTION DE CLÔTURE

Patrice Spadoni

AC! - Agir ensemble contre le Chômage (France)
Secrétariat européen du réseau des marches européennes.

Je voudrais d'abord vous dire pourquoi l'Université d'été qui s'achève aujourd'hui est un grand encouragement pour nous, chômeurs et syndicalistes venus de différents pays.

Nous allons nous en retourner enrichis par notre découverte de réalités nouvelles pour nous, et par les idées qui se sont ici échangées. Nous allons tenter d'en faire profiter nos associations et nos syndicats.
Nous serons auprès d'elles les témoins qu'un mouvement social d'un type nouveau est aussi en train de germer en Grèce.
Nous avons été impressionnés par le sérieux des débats et la grande diversité des participants, avec notamment la forte présence de syndicalistes résolus à agir contre le chômage.

L'hiver 97 - 98 avait été rude pour Lionel Jospin. Le printemps de Monsieur Kohl a été gâché par le mouvement des chômeurs. Et bien nous avons le sentiment que l'automne ou l'hiver de Monsieur Simatis sera peut-être très chaud sur le front du chômage, si cette Université réalise ses promesses. Et cela, pour les associations de chômeurs partout en Europe, c'est aussi un encouragement.

Nous avons un grand objectif commun, la manifestation de Cologne du 5 juin 1999, avec, avant, une rafale d'actions spectaculaires dans tous les pays d'Europe. Pour préparer cette campagne commune, des Assises européennes sont programmées pour les 24 et 25 janvier prochain, également à Cologne. Objectif : rassembler un millier de chômeurs et de syndicalistes.

L'université de Khalkidiki va nous aider pour préparer ces Assises de Cologne. Les débats ont en effet été très riches, souvent d'un haut niveau, et si aucune rencontre ne peut aborder ni épuiser tous les sujets, nous avons ouvert ici des pistes qu'il nous faudra élargir à Cologne en janvier :

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CONFÉRENCE DE PRESSE

GLOBALISATION ET NOUVEL INTERNATIONALISME

INTERVENTION EN CONCLUSION DU DÉBAT SUR LES QUESTIONS SYNDICALES

  • Nous avons encore beaucoup à travailler ensemble pour mettre en lumière les stratégies mondiales et européennes du capitalisme, et les potentialités du mouvement social.
    D'échanges en échanges, dans un débat qui ne sera jamais clos, nous nous doterons d'outils théoriques et stratégiques communs, parallèlement à la formation de liens, et à l'organisation d'actions internationales.
    A ce propos nous avons été particulièrement interpellés par les interventions des délégations de Turquie, et je crois qu'elles nous aideront à élargir notre action, à dépasser une pensée enfermée dans le cadre trop étroit de l'Europe des quinze.
  • Mais la lutte contre la tentation d'une Europe forteresse passe également par la prise en compte des luttes que nous menons au côté des populations issues de l'immigration, luttes qui appellent également une coordination internationale. Proposons qu'à la rencontre de Janvier se tienne un débat et une commission sur ce thème.
  • La douloureuse question balkanique a été également abordée avec courage. Débat complexe, contradictoire. Souhaitons que les Marches européennes seront un des cadres de la solidarité avec ceux qui tentent de construire des mouvements sociaux indépendants dans ces pays. Ces mouvements, en unifiant les travailleurs et les populations sur des questions qui transcendent les appartenances nationales ou autres, ouvriront, souhaitons-le, une des voies pour sortir de la logique de guerre.
  • Le coeur de nos travaux fut bien sûr la lutte commune des chômeurs et des salariés de tous les pays contre le chômage.
    Nous découvrons les différences des situations syndicales et sociales. Et en même temps, nous dégageons des points communs. Le mouvement des chômeurs ne se donnera pas partout les mêmes formes. Mais la méthode qui peut nous unir repose sur notre refus d'une division entre les chômeurs et les salariés, le chômage et l'exclusion découlant de l'exploitation. Une des conséquences logiques est la recherche d'une unité entre syndicats et regroupements de chômeurs, organisés à l'intérieur comme à l'extérieur des confédérations.
    Pour réussir les Assises de janvier et la manifestation de juin, nous devrons nous assurer de la participation effective et active de nombreux chômeurs. Car ceux-ci ne doivent pas être les objets de savantes dissertations, mais, avec les travailleurs du terrain, les acteurs conscients du mouvement social.
  • L'autre question qui traversait cette Université d'été fut celle de la nécessité d'une vigoureuse critique du monde syndical traditionnel, dominant en Europe. Un syndicalisme à la fois bureaucratisé et charmé par les sirènes du néolibéralisme.
    Les Marches européennes permettent aussi des échanges et des confrontations des syndicalistes critiques de toute l'Europe.
  • La lutte des femmes est encore trop souvent vécue - même inconsciemment - comme un « front secondaire ». Les débats menés ici ont une nouvelle fois démontré qu'il s'agit au contraire de l'un des premiers fronts de la lutte contre la précarisation, la moitié de la population active étant utilisée comme des « cobayes » pour expérimenter des formules ensuite étendues à tous.
    Nous avons été particulièrement intéressés par les communications faites ici, et nous espérons que nous pourrons les traduire et les faire circuler pour préparer un débat spécifique à Cologne.

Toutes ces questions, et d'autres, telle la lutte de la jeunesse, dessinent peu à peu les contours d'une Alternative portée par les mouvements sociaux, les contours d'un processus nouveau de confrontation et d'antagonisme international contre le capitalisme, dont nous posons ensemble quelques uns des premiers jalons.

En concluant, n'oublions pas que nos amis grecques, pour réussir cette Université, ont du travailler... beaucoup plus que les 35 heures voir les 32 heures que nous revendiquons! Alors c'est de tout coeur que nous pouvons dire à ces militantes et à ces militants : « MERCI », et « BRAVO! »

pied

 

 

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