Université d'été des Marches Européennes Khalkidiki

Lundi 31 août 1998

CONFÉRENCE DE PRESSE

Patrice Spadoni

AC! - Agir ensemble contre le Chômage (France)
Secrétariat européen du réseau des marches européennes.

Le hasard de deux conférences de presse

Dans quelques heures M. Lionel Jospin tiendra une conférence de presse à Athènes.
Ici, à Thessalonique, prend la parole un des animateurs du Mouvement de chômeurs qui, en France, s'est affronté au gouvernement Jospin durant tout cet hiver.
Rassurez-vous, nous ne sommes pas venus en Grèce pour régler nos problèmes!
Mais cette amusante coïncidence est aussi un symbole.
Le symbole de deux Europe. Celle des institutions de l'Union Européenne, avec une même politique qui converge partout, dominée par le libéralisme, aux conséquences humaines, sociales et écologiques désastreuses. Et l'Europe de ceux qui subissent les effets de cette politique, et qui résistent.

Mais pour nous, pour le réseau des Marches européennes, le fait d'organiser ici notre première université d'été répond aussi à un autre symbole. Nous aurions pu choisir l'un des pays les plus riches de la Communauté. Nous avons voulu dire au contraire notre refus d'une Europe à deux vitesses, notre volonté d'arriver à une Europe ouverte et solidaire.

Et puis nous savons qu'ici aussi le mouvement social se réveille. Nous avons suivi avec intérêt les luttes menées en Grèce contre la précarité dans l'enseignement, par exemple. Nous nous sommes indignés de la répression qui lui a répondu. Cette Université sera donc un moment d'échange de nos expériences de lutte respectives.

Car quelque chose est en train de changer en Europe

Nous avons subi pendant des années la dictature d'une pensée unique, où les choix économiques les plus libéraux nous étaient présentés comme les seuls possibles, dans une société capitaliste arrogante et cynique, qui se présentait comme la seule société humaine possible, et finalement comme la seule société humaine souhaitable. Pendant des années le mouvement ouvrier en Europe n'a pas réussi à inverser la vapeur.

Ce qui est en train de changer vient des profondeurs de la société. Depuis la deuxième moitié des années 90, un peu partout en Europe, les luttes des plus démunis, des « exclus », des chômeurs, adressent à toute la population un message les incitant à agir pour retourner les priorités.
Il était plus que temps, puisque l'on compte, selon les chiffres les plus officiels, près de 20 millions de chômeurs en Europe, où au moins 7 millions de personnes vivraient en dessous des seuils de pauvreté.

Durant l'été 1997, les Marches européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions ont été un événement historique sans précédent. Les associations de chômeurs de plus de quinze pays se sont concertées, avec le soutien d'une partie du mouvement syndical. Près d'un millier d'événements ont été organisés en Europe. Et, à l'issue de deux mois de marche, une grande manifestation a regroupé 50 000 personnes à Amsterdam, selon les chiffres même de la police hollandaise.

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Un réseau international de lutte sociale

A la suite de cette initiative, un réseau s'est constitué en Europe. Regroupant associations et organisations syndicales, il est ouvert à toutes les bonnes volontés, prêtes à lutter contre le chômage, dans une logique de mouvement social et non de « charité ».

Autre fait historique important, l'adoption par ce réseau d'une « Plate-forme revendicative européenne commune » à Bruxelles.

Une plate-forme qui préconise entre autre, pour lutter contre le chômage :

  • Une réduction massive du temps de travail coordonnée dans toute l'Europe, avec la création des emplois correspondants, sans réduction des salaires ni flexibilité.
  • Une revenu permettant à toutes et tous de vivre décemment, sans discrimination.
  • Une harmonisation vers le haut de tous les acquis sociaux.

Mesures qui appellent bien évidemment une forte redistribution des richesses.

A travers ce réseau se dessine le projet d'une autre Europe

Une Europe de démocratie, face à une technocratie liée au grand capital financier.
Une Europe de justice sociale, face aux critères du libéralisme.
Une Europe de Paix et d'amitié. Et ce n'est pas sans une certaine émotion que nous saluerons la présence, dans cette Université, de délégation venues de Yougoslavie, de la FIROM, de Turquie. Nous portons un message fort en faveur d'une solidarité internationale, donnant la priorité à la lutte sociale et à la fraternité, à la communauté d'intérêts des peuples par-delà les frontières.

Nous ne nous limitons pas à l'Europe des quinze. Ainsi le réseau des Marches européennes va-t-il participer à une rencontre avec les syndicalistes Coréens.
Nous portons le projet d'une Europe ouverte et sans racisme ni xénophobie, solidaire des populations issues de l'immigration, qui sont aujourd'hui les premières victimes du chômage.
Nous luttons également pour une société d'égalité entre les hommes et les femmes, alors que celles-ci sont les autres premières victimes de la précarisation du travail et du renvoi au foyer.
Le racisme et le sexisme sont d'ailleurs les chevaux de bataille de l'extrême droite, qui croît en Europe sur le terreau des inquiétudes sociales et des angoisses des chômeurs, et les luttes des mouvements chômeurs sont peut-être l'un des principaux barrages contre ce fléaux.

Un plan de bataille européen contre le chômage

L'Université d'été sera également pour nous l'occasion d'élaborer un plan de bataille, dans la guerre - pacifique - que nous menons contre le chômage.
Nous allons peaufiner ensemble la campagne 1998 - 1999.
Dans toute guerre, il y a nécessité de garder des « secrets », mais je vais tout de même pour conclure vous indiquer quelques unes des batailles dors et déjà programmées :

  • Le 11 septembre se tiendra à Bruxelles une grande manifestation pour l'emploi. L'après midi, une délégation du réseau sera reçue par la communauté européenne, et se sera pour nous l'occasion de défendre la « Plate-forme revendicative commune européenne ». Ce sera également le moment de dénoncer l'un des traits de la politique « sociale » de l'Union européenne qui nous inquiète le plus : toutes les mesures qui, sous couvert « d'incitation à l'emploi », tendent en fait vers ce que nous nommons du « travail forcé ».
  • Le 12 septembre en Allemagne, ce sera une journée de grandes manifestations des associations de chômeurs dans toutes les capitales régionales.
  • Le 19 septembre en France, une marche nationale convergera vers Perpignan pour dénoncer des premières tentatives d'instaurer ce travail forcé que nous dénonçons.
  • Le 12 décembre à Vienne, nous nous proposons d'organiser une manifestation européenne « saluant » le Sommet autrichien de l'Union Européenne.
  • Les 24 et 25 janvier 1999, se seront de grandes Assises contre le chômage, qui rassembleront à Cologne un millier de chômeurs et de militants syndicaux.
    Ces Assises préparant une très grande initiative :
  • Une manifestation monstre à Cologne le 5 juin, également à l'occasion de la tenue d'un Sommet, et qui rassemblera au moins autant de monde que celle d'Amsterdam en juin 1997.

Pour que toutes et tous, citoyens de l'Europe et du monde, nous puissions dire ENSEMBLE notre volonté d'une société différente, plus libre et plus juste.

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