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1996 |
Florence |
Près de 20 millions de chômeurs et 60 millions de pauvres en Europe, le
continent le plus riche de la planète. Cette situation ne fait
qu'empirer depuis deux décennies. Dans tous les pays ont émergé peu à
peu des associations de solidarité et de lutte contre le chômage. En
juin 1996, à Florence, des dizaines d'associations et structures
syndicales appellent à une « marche européenne contre le chômage » pour
sortir de l'indifférence générale.
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Appel de Florence
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1997 |
Bruxelles |
Premières « Assises des Marches européennes » pour
élaborer les revendications communes des chômeurs et organiser la
marche. | |
Amsterdam |
Cinq cents marcheuses et marcheurs sillonnent toute l'Europe
vers Amsterdam où se tient le sommet de l'Union Européenne. Ils sont
rejoints par cinquante mille manifestants qui crient leur colère et leur
révolte contre le chômage de masse et de longue durée. « Un emploi,
c'est un droit, un revenu, c'est un dû ». Ce mot d'ordre a retenti dans
toute l'Europe. Le silence était enfin rompu. |
Les gouvernements se réunissent enfin sur les questions de
l'emploi. Les « Marches européennes » participent à la manifestation
syndicale. Les associations qui ont organisé les marches vers Amsterdam
décident de pérenniser leur réseau et de ne plus laisser les
gouvernements et l'Union européenne décider seuls sur les questions de
l'emploi et du chômage. |
Carnet des Marches à Amsterdam
Manifestation européenne à Luxemburg
Luxembourg |
1998-1999 Cardiff, Vienne, Helsinki, Cologne |
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Sur fond de mouvements des chômeurs, notamment en France et en
Allemagne, les « Marches européennes » sont présentes de sommet en
sommet pour informer des projets destructeurs de la Commission
européenne et des gouvernements pour lutter contre le chômage. Peu à peu
ces derniers appliquent dans tous les pays une politique qui vise à
remplacer le chômage par la précarité généralisée, obligeant les
chômeurs à prendre n'importe quel emploi, à n'importe quel prix et à
n'importe quelles conditions. A l'occasion du sommet sur l'emploi à
Cologne en juin 1999, les « Marches européennes » réunissent à nouveau
30 000 manifestants à Cologne. |
1999 |
Pour les « Marches européennes », c'est aussi l'année de la
stabilisation et de la structuration du réseau. Après l'Université d'été
en Grèce en 1998, assemblées, coordinations, bureaux européens rythment
la vie et les initiatives du réseau. Chaque pays organise le réseau des
Marches avec un souci constant d'ouverture à toutes les composantes
associatives et syndicales qui luttent contre le chômage et la
précarité. Bulletins nationaux, mails et site européen assurent la
circulation de l'information. Les aides matérielles et les financements
restent nationaux et bien insuffisants au regard des tâches à accomplir.
Nous fonctionnons avec des moyens dérisoires au vu des budgets attribués
à la plupart des ONG à dimension européenne !
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Contre sommet et manif à Cardiff 98
Contre sommet et manif à Vienne 98
Appel Cologne 99
Appel Syndical
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2000 |
On parle de plus en plus d' « Europe sociale » mais l'Union
européenne procède surtout au détricotage social dans tous les pays. Les
« Marches européennes » lancent le débat sur les minima sociaux et leur
chiffrage européen. C'est ainsi qu'après le sommet de Lisbonne qui
consacre la ligne de la « troisième voie » en Europe, les « Marches
européennes » organisent à Bruxelles un colloque sur les minima sociaux
à l'occasion du contre-sommet de l'UNICE. Lors du sommet de Porto, les
syndicats de la CES se bougent enfin. Dès la clôture du sommet de
Cologne, nous avions mobilisé pour celui de Nice. Sommet capital : au
menu, les droits fondamentaux et sociaux ! Monde syndical et associatif
se retrouveront près de 100 000 dans la rue lors du sommet de Nice qui
débat de la Charte des droits fondamentaux. Les « Marches européennes »
et d'autres réseaux « encercleront » le sommet lors de son ouverture
pour rappeler à ceux qui nous gouvernent qu'ils ne décideront plus sans
nous ou contre nous. A Nice l' « Europe sociale », celle des
travailleurs, avec ou sans emploi, des précaires, a fait un grand pas en
avant : elle est en marche, avec toutes ses composantes ! Nous serons à
nouveau présent aux rendez-vous de l'Union européenne (prochaines étapes
Göteborg et Bruxelles), mais aussi dans les luttes des chômeurs et
surtout des précaires qui se multiplient dans tous les pays de l'Europe. |
La veille des mobilisations de Nice, les « Marches européennes », avec
d'autres réseaux de lutte contre le chômage et la pauvreté, ont réuni à
Paris-Créteil la première « Assemblée européenne des chômeuses, chômeurs
et précaires en lutte ». Nous préparons ensemble la prochaine qui se
réunira fin 2001 à Bruxelles. |
Le réseau de « Marches européennes » est une structure souple qui
réalise au consensus la plus large unité autour d'initiatives de débat
et de mobilisations. Il ne prétend à aucune hégémonie : ce réseau se
connecte à tous les réseaux nationaux, européens et mondiaux qui luttent
contre les effets du néolibéralisme et sont solidaires des chômeuses,
chômeurs et précaires, des exclu(e)s. Les « Marches européennes » ne sont
pas un réseau syndical : elles n'en comptent pas moins beaucoup sur le
mouvement syndical dans toute sa diversité pour faire avancer la cause
des chômeurs et des précaires. Indépendantes de toute organisation
politique, les « Marches européennes » sont prêtes à des échanges avec
toute formation politique représentée ou non au Parlement européen pour
faire avancer la lutte contre le chômage, la précarité et les exclusions
dans toute l'Europe. |
Portugal
UNICE
Nice/Paris
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| Nice laissera le souvenir d'une imposante manifestation du mouvement social, syndicats et associations, à l'échelle européenne. La conjonction de cette montée du mouvement à l'échelle européenne et au niveau mondial caractérisera l'année 2001 avec d'abord Göteborg, à l'occasion du sommet de l'UE dans le Nord de l'Europe, puis Gênes pour la rencontre du G8. Les gouvernements de l'UE crurent stopper cette montée en puissance des mobilisations par une répression féroce. Non seulement cette répression n'enraya pas les mouvements, mais de plus en plus de jeunes se mobilisèrent la même année contre les sommets de l'UE à Liège, Gand et Bruxelles, pour le lancement du processus constitutionnel del'UE. Les Marches en furent parties prenante, organisèrent la 3ème Assemblée des chômeurs et précaires en lutte à l'occasion du sommet de Bruxelles, lancèrent la « Marche des mouvements sociaux vers Séville ». |
2001 |
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L'année 2002 confirma la montée en puissance des mouvements contre l'ordre néo-libéral et capitaliste. Après la déferlante de Barcelone (près de 400 000 dans les rues), les mobilisations sans précédent en Italie contre la suppression de l'article 18 (disposition limitant les licenciements), ce fut la grève générale en Espagne contre les mesures d'Aznar visant les chômeurs. Partie de Clermont-Ferrand pour l'Andalousie, la « Marche des mouvements sociaux » rejoignit la grande manifestation de Séville. La rentrée fut marquée par la formidable réussite du premier Forum social européen à Florence (60 000) et la manifestation d'un million qui le clôtura. Ce Forum fut pour nous l'occasion de lancer à l'échelle européenne la bataille pour les droits sociaux au moment où l'UE les remet en cause partout où ils ont été acquis. |
2002 |
2003
Thessalonique,
Paris/Saint-Denis
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Dans la bataille pour les droits sociaux, les Marches européennes se
sont alliées à toutes les organisations pour lesquelles ces droits
n'étaient pas un vain mot. C'est ainsi que les Marches européennes
furent parties prenantes lors de sommet de Nice en 2000 sur la Charte
des droits fondamentaux du regroupement initié en France par la Ligue
des Droits de l'Homme (LDH), le Collectif pour la citoyenneté, la
démocratie et les droits fondamentaux (CCDF). A Florence, la rencontre
de ce réseau et d'autres (Pour une Carte des Droits sociaux, Réseau
européen de Transform) permit d'initier un travail commun qui se
formalisa lors des initiatives du Forum social grec à l'occasion du
sommet de Thessalonique en juin 2003. Le Forum social de
Paris-St-Denis-Bobigny-Ivry fût l'étape suivante qui permit un saut
qualitatif dans la prise de conscience de la dimension européenne de la
bataille pour les droits sociaux. |
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