Marches Européennes
contre le chômage, la précarité et les exclusions

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Quelles perspectives ?

LES ENJEUX DE LA QUESTION DES DROITS SOCIAUX VUS PAR DES SYNDICALISTES ET DES RESPONSABLES DE RÉSEAUX D’ASSOCIATIONS

Table ronde : modération par Ingrid Schindler (ALI-Thüringen) et Kalle Kunas (président de l’ENU)

LES DÉFISQUE DOIVENT RELEVER LES MOUVEMENTS SOCIAUX DANS UNE EUROPE SOUS L’EMPRISE DE L’ IDÉOLOGIE LIBÉRALE

Résumé de l’intervention d’Annick Coupé (Union syndicale-G10 Solidaires)

La construction européenne s’effectue sous l’emprise de l’idéologie libérale. Depuis plus d’un quart de siècle, une Europe donnant le primat à la concurrence s’est mise en place.

C’est au nom de la concurrence que les services publics ont été attaqués, que le dumping social et fiscal a été érigé en doctrine, que les droits sociaux des salariés et des chômeurs ont été remis en cause.

L’année 2004 va constituer une nouvelle étape extrêmement décisive avec l’élargissement de l’UE au 1e r mai et l’élaboration d’une « Constitution européenne », même si celle-ci a pris du retard et que son adoption devrait être reportée au deuxième semestre 2004. Ce projet de Constitution, non seulement, ne rompt pas avec le passé, mais adopte au contraire les principes du libéralisme et intègre l’ensemble des politiques libérales menées en Europe par les gouvernements et la Commission européenne. Face à cela, il y a urgence de construire des mobilisations européennes.

Les mouvements sociaux ont du retard sur la construction européenne. Cet espace politique n’est pas encore suffisamment occupé, même si des initiatives existent depuis plusieurs années: les manifestations organisées par les Marches européennes en 1997 (Amsterdam), 1999 (Cologne), 2000 (Nice) et 2002 (Séville); les réunions du Forum social européen (Florence en 2002 et Paris en 2003), sans oublier quelques initiatives du mouvement syndical.

Nous l’avons constaté une fois de plus dans les débats de cette conférence, ce sont les mêmes logiques libérales qui s’appliquent dans nos différents pays et qui produisent les mêmes dégâts: augmentation du chômage, de la précarité et de la pauvreté, destructions des solidarités et affaiblissement des systèmes de protection sociale, remise en cause des services publics, attaques contre les droits sociaux des salariés et des chômeurs... C’est le même objectif qui est poursuivi partout: la baisse du coût du travail et la mise en concurrence des salariés.

N’oublions pas dans notre réflexion que les femmes sont particulièrement concernées par ces attaques antisociales. Nous devons dire clairement que nous refusons les bases actuelles de la construction européenne et le projet actuel de Constitution qui entérine le libéralisme, la concurrence et le marché comme fondement de l’Europe.

Nous devons porter l’exigence de droits fondamentaux de haut niveau et l’indivisibilité de ces droits; les droits sociaux, économiques, politiques doivent aller de pair avec la notion de citoyenneté de résidence. Nous ne pouvons accepter qu’il y ait des droits à plusieurs niveaux et que les citoyens des pays entrants dans l’UE n’aient pas les mêmes droits que ceux des pays déjà membres

Nous devons construire des liens durables avec les mouvements sociaux des pays entrants et faire connaître leurs mobilisations, car ceux-ci mènent des actions comme nous avons pu le voir dans nos débats. Le prochain FSE de Londres doit permettre de renforcer ces liens, dans le prolongement de ce qui a été fait à Florence et à Paris.

Le 1e r mai 2004, date de l’élargissement, doit être l’occasion de prises de positions et de mobilisations affirmant la nécessité de ces droits sociaux dans l’Europe des Vingt - cinq ; des initiatives symboliques aux frontières des pays entrants peuvent permettre de porter cette exigence.

Nous voulons le développement d’une Europe qui aide à l’harmonisation des droits économiques, sociaux et politiques par le haut: droit à un emploi de qualité ave un revenu décent, garantie d’un revenu de remplacement et d’une retraite permettant de vivre dignement, droit à une Sécurité sociale garantissant un accès égal aux soins et à la santé, élargissement et consolidation des services publics et des outils de solidarité. Tout ceci implique d’abord la subordination du droit des affaires et du droit de la concurrence au respect des droits fondamentaux.

Nous avons besoin de construire ensemble, organisations de chômeurs, syndicats et mouvements citoyens, des mobilisations européennes fortes pour imposer, contre l’Europe des profits, une Europe des droits.

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